Être parent c’est un boulot à plein temps et parfois, on en oublie le plaisir simple de se retrouver avec sa tribu, quand, pris dans le grand manège de la vie, on n’arrive plus à conjuguer le plus beau métier du monde, sa vie professionnelle et ses plaisirs personnels. Retour sur notre entrevue avec Malorie Flahaux, une familytatrice organisant des accompagnements et formations afin que vous puissiez retrouver l’harmonie au sein de votre foyer et dans vos vies.
Cheveux coupés à la garçonne, un sourire illuminant ses yeux bruns, disponible et confortablement installée derrière son ordinateur, c’est dans ce cadre que nous rencontrons Malorie Flahaux, jeune maman dynamique fondatrice de Happy Family Factory.
Nous nous retrouvons en vidéoconférence, situation oblige, vers 15 heures et d’emblée le ton est lancé : un entretien simple et sans chichi !
D’ailleurs, la visite impromptue de son petit dernier de quatre ans nous ramène au cœur du sujet : être parent c’est porter différentes casquettes, jongler entre ses obligations, ses besoins à soi et ceux de ses petits bouts de choux. Une vie qui pourtant n’a pas besoin d’être fastidieuse. C’est en dressant ce constat que Malorie Flahaux a décidé de fonder Happy Family Factory.
Son concept est simple, utile et innovant : améliorer le quotidien des familles au travers de méthodes simples et efficaces immédiatement empruntées à son expérience dans le lean management et adaptées, par ses soins, aux besoins des différents profils de famille qui font appels à ses services. L’objectif est de retrouver du temps et de l’énergie pour soi et sa famille.
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Bonjour Malorie ! Est-ce tu peux nous parler de toi en quelques mots ?
Bonjour ! Je m’appelle Malorie, je viens de Namur, j’ai deux enfants : mon fils a quatre ans et ma fille va avoir sept ans la semaine prochaine. Mon mari travaille assez loin, du coup par la force des choses c’est moi qui suis en charge de l’essentiel de notre organisation familiale.
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Qu’est-ce qui t’a amené à créer Happy-Factory Family ?
J’ai longtemps été consultante en entreprise. Quand j’étais enceinte de mon petit dernier je suis rentrée en interne chez un client où j’ai pris une fonction qui venait d’être créée. Cette dernière étant mal dimensionnée, je me suis retrouvée à assumer une charge de travail équivalant à deux temps plein. J’ai longtemps soigneusement ignoré les signaux d’alerte… et cela m’a menée au burn-out il y a deux ans. Ça n’a pas toujours été facile, mais ce burn-out s’est révélé une très belle période de ma vie. Ça m’a permis de me retrouver moi et de retrouver du sens. Par ailleurs, j’ai pris conscience que le fait d’optimiser en souplesse les différents aspects de notre vie familiale pour faire en sorte que ça roule sereinement était mon super-pouvoir et que le partager pourrait aider d’autres familles. C’est de là qu’est née Happy Family Factory. J’ai commencé à construire mon projet en janvier 2019, au début très lentement vu que j’étais toujours en burn-out et j’ai lancé les premières formations en décembre. Malheureusement il y a eu le confinement et j’ai dû tout mettre sur pause. Finalement mes enfants sont retournés à l’école j’ai fait quelques téléconférences mais je préfère de loin le présentiel.
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Tu as un parcours intéressant, de la gestion de projet à familytatrice. C’est quoi le petit plus que ton expérience en management t’a apporté ?
Sans m’en rendre compte, pour survivre dans la jungle que peut représenter la vie avec de jeunes enfants, j’ai été amenée à transposer dans ma famille les techniques que j’utilisais en entreprise. Je faisais du lean management : ce sont des méthodes pour optimiser le travail et dégager plus de valeur ajoutée (pour les employés, les clients…). En fait, l’idée chez moi c’est qu’on arrête de s’embêter avec les choses qu’on n’aime pas pour retrouver du temps et de l’énergie pour ce qui compte vraiment.
Par exemple, les tâches ménagères, je déteste vraiment ça ! Du coup, j’ai développé un tas de trucs et astuces très simples et concrets qui me permettent d’avoir un résultat maximal pour un minimum de temps et d’efforts. Evidemment ça implique aussi de choisir ses combats (je suis une « perfectionniste en rémission » et ça fait un bien fou !) et de savoir déléguer efficacement (eh non, les mamans ne sont pas obligées d’être responsables de tout et de tout le monde à la maison !). Du coup, je peux réinvestir ce temps et cette énergie pour moi, mes enfants, mon couple, mon nouveau projet professionnel…
On a souvent tendance à comparer son arrière-scène avec l’avant-scène des autres (et les réseaux sociaux notamment nourrissent l’illusion que les autres s’en sortent mieux que nous). Moi, je dis stop ! C’est impossible d’être une Super-woman et Super-maman parfaite en tout point et c’est tant mieux car je suis convaincue que ce n’est pas ce qui rend heureux.
C’est cette vision pragmatique, déculpabilisée/ante et bienveillante de l’organisation familiale que je souhaite partager à travers Happy Family Factory.
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Avant de démarrer, tu fais un audit comme on pourrait le faire dans une entreprise ?
« Audit » est un bien grand mot, mais je pense qu’avant tout changement il est important de dresser un état des lieux puis de se fixer un cap. Cela vaut aussi bien en entreprise que sur le plan personnel ou familial. A travers mes missions en famille et mes formations, j’amène les personnes que j’accompagne à se pencher sur leur équilibre de vie actuel et cible. On regarde aussi quels sont les signaux d’alarme au niveau des différentes sphères (fatigue/charge mentale, vie familiale, vie perso, vie de couple, vie professionnelle, vie sociale). On identifie également les choses qu’elles aiment faire, celles qui leur pèsent et leurs gaspillages de temps et d’énergie. Et ensuite sur base de tous ces constats, et en cohérence avec leurs valeurs, j’amène les gens à se fixer des objectifs ambitieux mais réalistes sur base desquels on va soulager le quotidien de la famille.
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En quoi consistent tes formations en groupe ?
Les formations s’articulent sur 2 journées et sont à chaque fois l’occasion de partager un moment convivial et déculpabilisant avec d’autres parents. Elles sont organisées en présentiel mais on peut également y participer en temps réel à distance.
La première journée a pour but de dresser un état des lieux et d’identifier ses objectifs de mieux-être (comme expliqué à la question précédente). Ensuite, on voit avec des exemples concrets (souvent tirés de mon quotidien et de la vie avec mes enfants) comment détecter, analyser et résoudre les gaspillages de temps et d’énergie qui grignotent la qualité de vie et empêchent d’avoir du vrai temps pour soi et sa famille. J’ai à cœur que ma méthode ne consiste pas en des grands principes nébuleux mais soit déjà traduite en choses très concrètes et efficaces immédiatement, pas étonnant… à la base je suis traductrice ? ! (rires) Ensuite, je partage une foule de trucs et astuces qui permettent de devenir une « paresseuse intelligente » et ainsi consacrer du temps et de l’énergie à ce qui nous enrichit plutôt qu’à ce qui nous pèse (il existe des solutions simples et pratiques pour que repas, courses, activités avec les enfants, hygiène, ménage, lessives, … ne soient plus synonymes de fatigue et d’énervement).
La seconde journée permet d’accompagner avec bienveillance les changements qui découlent de la première journée car un changement qui n’est pas bien accompagné est voué à l’échec ! Le but, c’est de faire en sorte que ce ne soit pas la maman qui porte toute seule sur ses épaules le poids des changements apportés à la vie familiale et qui impactent bien souvent également la vie personnelle, de couple, sociale voire professionnelle…
Je donne des outils pour mieux comprendre et interagir avec les différents membres de la famille en fonction de leur type de personnalité. J’explique comment déléguer efficacement. J’explique neuro-scientifiquement pourquoi le changement est si compliqué et je donne des solutions inspirées du lean management pour installer sans peine de nouvelles habitudes. Je partage également plein d’outils concrets pour que toute la famille s’y mette.
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Et la mission en famille c’est quoi alors ?
Il s’agit d’un service sur-mesure, directement au sein de la famille. Globalement, on parcourt les mêmes étapes qu’en formation mais j’accompagne la famille en fonction de ses réalités et objectifs propres. L’idée c’est de pouvoir arriver à une semaine et journée type optimisée qui permet d’atteindre les objectifs de mieux-vivre que chaque membre de la famille s’est fixé. Outre toute la panoplie de trucs et astuces, je fournis également des outils pratiques et didactiques qui viennent soutenir la mise en œuvre des changements et embarquent toute la famille dans la dynamique ! D’ailleurs, c’est mieux si toute la famille est présente lors du rendez-vous.
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Sans rentrer dans les détails et révéler les secrets de ta méthode, tu as des exemples à nous donner ?
J’ai un exemple d’astuce pratique, c’est celle des chaussettes ! Après les avoir retirées, chaque membre de la famille place ses chaussettes sales l’une contre l’autre puis replie l’élastique sur 2 cm de telle sorte qu’elles forment une petite paire qui tient. On place ensuite toutes les paires sales dans un grand filet à linge (comme ça, plus besoin de faire la chasse aux chaussettes dans la manne à linge) qui passe direct de la machine à laver au séchoir électrique. Au final, il suffit d’ouvrir le filet et les paires déjà formées n’ont plus qu’à être rangées dans l’armoire.
Grâce à une foule d’astuces dans ce genre et de techniques simples, on peut devenir une « paresseuse intelligente » et retrouver du temps et de l’énergie pour ce qui nous motive.
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C’est quoi ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté, ce qui me nourrit, c’est d’être dans ce partage, la bienveillance, la déculpabilisation et surtout, de voir les retours très positifs des gens. De savoir que je les ai aidés à améliorer leur qualité de vie et à retrouver du temps et de l’énergie pour les choses qui leur font sens.
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S’il ne devait n’y avoir qu’un conseil pour les jeunes mamans, quel serait-il ?
Un conseil transversal, soyez vous-même et vivez pour vous, peu importe ce que les réseaux sociaux, votre mère ou la société semblent vous imposer.
On est une génération charnière de femmes qui désertons nos fourneaux pour aller au boulot car la société a changé, et c’est très bien. D’un autre côté, notre héritage social et culturel place encore (même inconsciemment) tout le poids de la responsabilité du foyer, des enfants… sur les épaules de la maman. Il n’y a qu’à regarder les magazines et les réseaux sociaux où les mamans en pleine forme et tout sourire gèrent de main de maitre leur boulot et leurs bambins toujours de bonne humeur dans une maison immaculé où le papa fait la cuisine en s’esclaffant… of course ! Je trouve ça extrêmement violent et culpabilisant. Alors, ne cherchez pas inutilement à être une Super-woman en tout, ça n’existe pas ! Vous savez, chez moi aussi les enfants font des crises, il y a toujours un peu de bordel, il m’arrive de m’énerver…et c’est ok… c’est la vie !
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Tu as développé deux jeux, est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Les outils que j’ai développé viennent soutenir ma méthode mais se suffisent également à eux-mêmes.
Le premier outil est le jeu “All you need is love” qui rend Happy en famille ou entre amis. Ce jeu de carte s’adresse à tous et est déjà accessible, dans une version simplifiée pour les enfants de 4 à 8 ans. A chaque tour, un joueur reçoit des autres participants ses plus belles qualités.
Entre les tours, tous les participants répondent à une question qui favorise le partage, la communication ainsi que la connaissance de soi et des autres. A la fin de la partie, chacun note sur sa carte Happy les qualités qui lui ont été offertes. Cette carte constitue un petit trésor de force et de douceur à garder sur soi au quotidien et dans lequel on peut puiser en cas de besoin ! Ce jeu plein de bienveillance booste la confiance en soi et renforce les liens.
Le second outil, “Les Super-héros de l’autonomie” sont 6 badges et leurs fiches pour autonomiser les enfants (entre 3 et 9 ans) de manière ludique et fluidifier la dynamique familiale. Chaque jour, parents comme enfants portent un badge Super-héros et sont investis d’un Super-pouvoir (temps, actions, santé, nature, bonne-humeur, entraide) et d’une Mission différente. L’idée c’est de répartir les différentes casquettes inhérentes à l’organisation familiale. Par exemple, le Super-héros des actions a le pouvoir de toujours connaitre la suite des événements et la mission de guider les autres d’étapes en étapes. C’est donc lui qui annoncera après le petit-déjeuner qu’il faut maintenant se brosser les dents avant de mettre ses chaussures pour partir à l’école. L’idée c’est d’investir chaque membre de la famille d’une responsabilité familiale.
Ces deux outils peuvent être commandés depuis mon site. On peut se les faire livrer ou venir les chercher à la maison, dans la région de Namur.
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Un dernier mot ?
Venez à la conférence ! Et apprenez à devenir des « paresseuses intelligentes » pour retrouver du temps et de l’énergie pour ce qui compte vraiment.